ÉTUDE – Effets d’un programme de soins chiropratiques de maintien et de prévention
Les soins de maintien visent à éviter la réapparition des problèmes et des symptômes après une première phase de traitement. De l’incertitude demeure à l’égard de la pertinence, de la fréquence, de la durée ainsi que des indications pour les soins de maintien. Une récente étude a démontré l’effet de cette stratégie préventive sur le degré de douleur gênante. Les résultats de cette nouvelle étude sont corroborés par deux autres études plus anciennes publiées en 2011 et en 2004. Globalement, les résultats de ces études suggèrent qu’un suivi chiropratique de maintien pourrait être efficace en tant que stratégie préventive pour les patients atteints de lombalgies chroniques.
Étude publiée en 2018
Effet d’un programme de soins chiropratiques de maintien en comparaison aux traitements guidés par les symptômes chez les patients atteints de lombalgies récurrentes et persistantes : essai clinique contrôlé randomisé pragmatique (the Nordic Maintenance Care Program)
Introduction
Le fardeau et l’invalidité en lien avec les lombalgies sont considérés comme étant la première cause de limitation d’activité et d’absentéisme [2, 3]. Les stratégies de prévention sont à privilégier en raison du caractère récurant, du fardeau et des impacts négatifs que représentent les lombalgies pour la personne atteinte et pour la société. Les soins de maintien chiropratiques sont traditionnellement utilisés comme stratégie de prévention secondaire et tertiaire [4-9].
Méthodologie
Il s’agit d’un essai clinique randomisé (protocole de l’étude en référence [10]). Les patients ont été recrutés entre 2012 et 2016 dans 40 cliniques chiropratiques suédoises. Le recrutement se déroulait en trois phases. La phase initiale consistait en une première visite et une première évaluation par le chiropraticien. La seconde phase était constituée de quatre visites de traitement. À la fin de la seconde phase, seuls les patients répondant de façon positive étaient admissibles à l’étude, ces derniers étaient randomisés soit dans le groupe intervention ou dans le groupe contrôle. La troisième phase correspondait à l’inclusion des patients et le point de départ de l’étude. Pour les patients du groupe intervention (soins de maintien, SM), les visites subséquentes devaient être planifiées de façon régulière avant l’apparition des symptômes, alors que les patients du groupe control (C) étaient traités en fonction de l’apparition des symptômes ou de la douleur. L’indicateur principal mesuré était le nombre de jours avec une douleur gênante. Cet indicateur était collecté via messagerie texte à chaque semaine pendant 52 semaines.
Résultats
Au total 328 participants ont été inclus dans l’étude. Le nombre de jours total avec une douleur gênante sur une période de 52 semaines étaient inférieur dans le groupe SM comparativement au groupe C (85,2 jours (IC à 95 %, 83,5 – 87,0) vs 98 jours (IC à 95 %, 95,9 – 100)). Par ailleurs, les résultats montrent une diminution plus marquée et plus rapide du nombre de jours avec une douleur gênante dans le groupe SM.
Conclusion
Les soins de maintien semblent plus efficaces que les soins axés sur les symptômes pour la réduction du nombre de jours avec douleur gênante liée aux lombalgies. Les soins de maintien devraient être considérés comme stratégie de prévention pour les patients présentant une lombalgie récurrente et persistante et répondant favorablement à une première phase de traitement chiropratique.
Titre original de l’étude : The Nordic Maintenance Care program: Effectiveness of chiropractic maintenance care versus symptom-guide treatment for recurrent and persistent low back pain – A pragmatic randomized controlled clinical trial [1]